Vaste question…
Je pourrais vous faire simplement la liste de mes diplômes et certificats, ou à l’inverse, me contenter de dire que je suis une goutte d’eau de l’océan cosmique parmi un nombre infini de gouttes d’eau, incarnée dans un corps humain, version femme, au 21ème siècle, qui expérimente son passage sur terre, comme toutes les autres gouttes d’eau…Mais je ne sais pas si l’un ou l’autre vous aiderait à en savoir beaucoup plus sur moi !
Alors voici des fragments de mon parcours, réunis ici en une petite autobiographie :
Quand on me demande comment j’ai découvert le yoga, et bien je dois avouer qu’il est apparu comme une évidence dans ma vie à l’âge de 20 ans, alors que j’étudiais la sociologie et l’anthropologie à Paris, et passais le reste de mon temps entre des petits boulots et la pratique de la danse : j’étais passionnée par la danse. Modern’jazz, contemporaine, orientale, africaine. Le mouvement, la grâce, la sensualité, la force, le rythme, la beauté des corps, l’art. Je voulais secrètement, à peine révélé à mon entourage, ni à moi-même d’ailleurs, en faire mon métier ou ma vie.
Mais bien avant ça, il y avait des tendances et des habitudes, de celles qui ne trompent pas : petite, j’avais pratiqué la gymnastique, pas longtemps, parce qu’on déménageait très souvent et que mes passions changeaient au gré de nos mouvements géographiques. Je ne sais pas trop si elles changeaient vraiment en fait, ou si c’est plutôt moi qui cherchais surtout à m’adapter aux nouveaux environnements, laissant mes passions en second plan… Toujours est-il que, petite, je passais des heures à faire et refaire interminablement des souplesses arrière, des souplesses avant, des équilibres, des cabrioles … « il faut la mettre au cirque cette petite » disait mamie !
Plus tard, adolescente, en rentrant des cours, je me réfugiais dans ma chambre : j’enfilais une tenue confortable, éteignais les lumières, allumais des bougies, une musique douce et pratiquais les étirements que j’apprenais à la danse. Fini le bruit du bahut, c’était l’heure de me détendre et de rêver. Je rêvais beaucoup ! Dans mon petit cocon, je me suis demandé « ça existe comme métier d’enseigner le calme et la détente ? » … je ne savais pas encore que oui ! Personne ne m’avait jamais parlé du yoga ou d’autres pratiques de ce genre.
Alors quand j’ai découvert le yoga, j’ai reconnu le refuge que je m’étais créé. Puis, en le pratiquant régulièrement, j’y ai vu, dans son intégralité, un outil excellent et complet pour transcender les obstacles à ma réalisation.
D’abord mes rencontres à l’université m’ont ouvert la voie vers le yoga. Puis mes professeurs de danse m’ont conseillé de le pratiquer pour apaiser des douleurs physiques qui s’installaient dans la durée. C’était d’ailleurs là une de mes peines : je ne pourrai pas continuer la danse avec de telles douleurs et sans rectifier mes schémas posturaux. En parallèle, je consultais régulièrement des ostéopathes, des kinésithérapeutes, des acupuncteurs : j’avais cette obsession de changer « quelque chose qui clochait » dans mon corps. Car pour moi tout ça représentait des limites à mes projets certes, mais surtout ça révélait bien plus que de simples douleurs : ça cristallisait des peurs, des phobies, une certaine perception et compréhension des choses, qui me limitaient dans ce que j’étais vraiment, dans comment je vivais le monde. Comment je m’y développais, m’y déployais et y évoluais. Comprendre et changer étaient devenus les moteurs de mes actions que je diversifiais dans cette quête perpétuelle. Alors je m’essayais également aux pilates, à la méthode De Gasquet, au Yoga Iyengar, toujours dans ce but de rectifier ma posture et de transcender les obstacles sur mon chemin spirituel que j’associais à chaque maux de mon corps.
J’ai ainsi beaucoup appris sur le fonctionnement du corps et expérimenté les résultats de l’effort et de la persévérance. J’ai développé une passion pour la compréhension holistique de l’être humain. J’ai changé mon alimentation, intégré dans mon quotidien des techniques de purification, me suis nourrie de lectures sur la médecine traditionnelle chinoise, le système des méridiens, des chakras, puis l’ayurvéda… J’ai aussi suivi des enseignements de yoga kundalini qui m’ont fait expérimenter une dimension bien plus subtile et m’ont ouvert la porte vers un grand voyage intérieur. A cette époque parisienne, tout un univers s’ouvrait à moi et ma curiosité était sans fin : j’ai essayé divers types de yoga, fréquenté des groupes de méditation, de chants sacrés, reçu des massages ayurvédiques, des soins reiki, suivi des thérapies… tout cela constituait l’essentiel de mon quotidien… et de mes dépenses aussi !
En parallèle, alimentée par toutes ces expériences, ma soif de voyages grandissait !
Arrivée en Nouvelle-Calédonie à l’âge de 22 ans, j’ai continué à pratiquer le Hatha yoga et j’ai surtout découvert l’Ashtanga qui a été une révélation. Ce yoga répondait parfaitement à l’appel de mon corps à cette époque : effort, volonté, dépassement physique et mental, précision…. et puis contorsions, cirque et séance d’ostéopathie, tout réuni en un ! C’était vraiment la révélation du siècle… et de mon monde surtout!
Je sentais très fort la nécessité de persévérer dans cette voie car elle me permettait aussi de dépasser des peurs et d’assumer des rêves : j’ai pris des cours de chant au conservatoire, de danse, de théâtre. J’ai posé pour des dessinateurs, des sculpteurs. J’ai peint et dessiné. J’ai écrit et composé. Beaucoup. Des chansons, des poèmes, des nouvelles… c’était une période d’inspiration, de créativité, d’arts et de yoga !
Je voulais rattraper « le temps perdu ». J’avais toujours eu le sentiment de m’être trompée de voie, d’avoir gâché de précieuses années de jeunesse à noyer des désirs profonds en luttant pour faire de l’argent et en cherchant partout ma maison, mon chez moi. Je voulais être une artiste ! Et je l’avais caché à tous, à moi-même surtout.
Je sentais aussi très fort l’appel de la nature, ce qui m’a valu de longues périodes de randonnées et de retraites, esseulée près de la rivière. Ces respirations au grand air assouvissaient mon besoin d’Union (définition même du yoga d’ailleurs, que mes lectures me permettaient de mieux en intégrer le sens) et de reconnexion avec moi-même : car la motivation physique initiale qui m’avait amenée au yoga était passée à la motivation d’une nécessité d’être en accord avec mes valeurs et à l’écoute de l’appel, voire du cri, de l’âme.
Poussée par ce cri, j’ai effectué un voyage en Amazonie péruvienne pour vivre une expérience chamanique associée au yoga auprès de mes professeurs de yoga kundalini rencontrés à Paris. Cette expérience, renouvelée plus tard, m’a beaucoup nourrie et a enrichi mon rapport au yoga.
C’est au retour de ce voyage que j’ai commencé à l’enseigner, à Dumbéa, et à proposer des stages mêlant Hatha et Kundalini yoga, chants de mantras, expression corporelle et expériences de groupes autour d’exercices de développement personnel. Moi qui ressentais l’appel de la nature, j’étais servie dans cette vallée magique au bord de la rivière. J’y ai rencontré des êtres incroyables (des humains!) qui m’ont beaucoup inspirée par le récit de leurs voyages et par leur mode de vie : faire son potager, être végétalien, confectionner ses propres cosmétiques, faire des jeûnes, des diètes, chanter sous les étoiles, parler aux arbres, vivre d’amour et d’eau fraîche ! Ce qui correspondait aux valeurs que je défendais et au sens que je voulais donner à ma vie.
En 2015, suite à mon voyage au Pérou, toujours en quête de sens et d’expériences, j’ai décidé de partir me former au Yoga Kundalini, à Amritnam Sarovar, une école très compétente et innovante, quelque part dans la magnifique chaîne montagneuse des Alpes françaises : un moment inoubliable ! Et mon séjour de trois mois en Europe a finalement duré deux ans et demi…. durant lesquels j’ai, entre autres: enseigné le yoga et proposé mes premiers kirtans à Mallorque (île des Baléares), participé aux festivals européens de yoga kundalini en France, participé à des stages et effectué un mois de bénévolat à l’ashram Sivananda d’Orléans, fait du bénévolat pour la venue d’Amma et séjourné dans son Ashram vers Toulon, vécu l’expérience d’une retraite de méditation Vipassana à Barcelone, et passé un temps précieux de partages auprès de la communauté spirituelle indienne des Hare Krishna dans les Pyrénées, qui m’a essentiellement bercée de ses Bhajans (kirtan) et de son grand coeur!
Entre quelques petits boulots pour financer tout ça, j’en ai aussi profité pour me nourrir encore de l’énergie de la Terre et des merveilles de la nature en randonnant et en sillonnant les routes des contrées françaises avec mon petit camion.
Puis il était temps de rentrer « chez moi »! Moi qui n’avais jamais passé plus de 4 ans dans le même pays, ou sur la même île, depuis ma naissance, je sentais que finalement le dernier lieu où je m’étais sentie comme « chez moi » c’était ici, en Nouvelle-Calédonie.
Je suis passée à Goa, en Inde du Sud-Ouest, suivre une formation de Hatha Yoga au Universal Yoga Center, avant de revenir en Nouvelle-Calédonie où j’ai repris mes activités de professeur de yoga parmi d’autres (stages vacances avec les enfants en tant qu’animatrice/intervenante musique et chant, ou encore soutien scolaire, maître auxiliaire remplaçante etc). Et évidemment, les allers-retours ne se sont pas terminés là : en peu de temps je suis partie en France de nouveau, je suis revenue, repartie, et revenue encore ! Pour vivre d’autres expériences toutes aussi enrichissantes les unes que les autres:
Des expériences de yoga et de méditation pour enrichir mon enseignement et ma pratique:
– un stage de Yoga Iyengar avec Stéphane Lalo, grand nom dans le monde de l’Iyengar!
– Et un autre avec Yara Yoga dans les Pyrénées que je recommande vivement!
– Un stage de Yoga Kundalini en pleine nature dans la Drôme.
– Dix jours merveilleux de silence et méditation à Hridaya Yoga, un de mes coups de cœur!
L’expérience d’une troisième formation, dans l’Ashram Sivananda d’Orléans, que je connaissais bien à force d’y être passée plusieurs fois.
L’expérience, renouvelée depuis des années, de belles randonnées en solitaire, cette fois dans les Pyrénées et le Vercors, et quelques jours sur les Chemins de Compostelle en Auvergne. La découverte de régions magnifiques. Et de belles rencontres.
L’expérience, elle aussi renouvelée plusieurs fois, des vendanges! Il faut bien financer son voyage! Et toujours dans de très belles régions du sud-est de la France.
Mais aussi des expériences de la vie, tout simplement. Des expériences qui nous forgent, nous forment, nous font, nous défont ou nous refont… Au fond, on nous demande quelles sont les études qu’on a faites, les diplômes qu’on a obtenus. Moi je trouve que la vie est une université incroyable, qu’on a déjà obtenu mille diplômes et qu’on en obtiendra bien d’autres encore !
Et cette année 2021 je suis là, je me consacre entièrement à l’enseignement du yoga et j’ai ouvert ma salle au centre-ville :
notre petit Yog’âme Shala qui vous accueille bras grands ouverts !
Je ne pouvais pas me contenter de me présenter en énumérant la liste de mes formations et des stages qui ont complété mon apprentissage du yoga. Ils sont fondus dans le reste de ma vie. Comme un corps, tout est relié. Les extraire du contexte n’a pas de sens. Alors voilà, les fragments d’un récit banal finalement, celui du voyage d’une goutte d’eau de l’océan cosmique incarnée dans un corps humain, version femme, au 21ème siècle, qui expérimente son passage sur terre, comme toutes les autres gouttes d’eau…